jeudi 14 octobre 2010

La hiérarchie d'arrivée

Lundi matin, 7h30, station de métro Berri-Uqam. Comme tous les lundis matin, les gens semblent de mauvais poil, irrités et bougons. Moi de même. Je descend vers l'aire d'attente de la ligne orange, direction Côte-Vertu. Comme cela était à prévoir, le métro vient de me filer sous le nez et la foule fraichement débarquée du wagon déferle vers moi avec une rapidité déconcertante. Je nage en sens inverse, essayant de repérer le meilleur chemin à prendre pour me rendre à destination sans trop d'ecchymose, d'éraflures et avec tous mes membres. Il est bien connu que chaque personne est toujours plus pressée que sa voisine. C'est pourquoi de la bousculade, il y en a. Deux minutes plus tard, tout va bien, je suis toujours debout, rendue au bord du quai, un peu essoufflée certes mais toujours en vie.

                         

Le seul avantage notable de rater le métro est d'être ensuite la première personne qui pourra y pénétrer  et peut-être, si la chance est de notre côté, dénicher une place assise, nous évitant ainsi d'être coincés debout entre la porte et un monsieur qui a oublié tout le bonheur que pouvait procurer une bonne douche bien chaude. Bref, je me place à l'extérieur des jolies petites lignes que la STM a eu la bonté de peindre sur le sol, nombreuses flèches à l'appui, pour expliquer aux gens disons moins ''doués'' que s'ils sont devant la porte, les gens à l'intérieur du wagon ne pourront pas sortir.

                                  

Il est à noter qu'une photo de ces charmantes indications a été ajoutée pour faciliter la compréhension du sujet et ainsi de permettre aux ''personnes moins logiques'' de bien les reconnaître. Donc, comme susmentionné, je suis à l'extérieur des lignes et j'attends que les portes s'ouvrent. Comme il fallait s'y attendre, une dame pincée vient se placer directement au centre des lignes, directement en face des portes, directement là où il ne faut pas. C'est à ce moment que les portes s'ouvrent et que je me dis, en pensée (en espérant avoir assez de contrôle pour ne pas le dire tout haut) : ''J'étais là avant madame! Je mérite un siège plus que vous!'' Évidemment, quand les gens commencent à sortir, elle reste bien en place, tel un roc au milieu d'une tempête. Rien ne la fera bouger, elle se croit dans son droit, à sa place dans l'univers, enfin, elle vaut mieux que tous! 

Comme les ressortissants se butent à elle au sortir, la vidange du métro se fait plus lentement. Ceux qui comme moi attendaient sur le côté commencent à pousser pour entrer, tassent ceux qui tentent tant bien que mal de sortir et me dépassent. La petite madame pincée est en tête du peloton et me pique le seul siège libre restant dans le wagon. Quand je pénètre enfin à mon tour, je me retrouve coincée entre une étudiante qui doit trainer des roches dans son sac et qui prend un vilain plaisir à m'en donner des coups, un vieux monsieur qui se mouche dans un mouchoir en tissu sans cesse (vous avez bien lu, un mouchoir en tissu!), et la porte. De mon oeil collé sur cette porte, je vois de suspectes traces de doigts. 

Je devrais peut-être être plus agressive demain...

1 commentaire:

  1. Haha, je pense là même chose. On dirait que quand on est jeune et déjà pas trop corpulent, c’est normal d’être pressé contre un mur.

    Mon sac à mes pieds prend plus de place que moi, et je vois une personne très corpulente prend au moins 4 fois mon espace. Dans cet optique pourrais-je demander un petit 5 centimètres d’espace supplémentaire pour ma bulle?

    Dire que la distance psychologique pour une communication intime est de 20-40 cm.*
    (source: www.psynergie.ch/)

    On est très loin de la parfois…

    Bonne idée de blogue!
    Tu ne manqueras pas d’inspiration…

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